L'un des premiers films d'Oliver Stone ? Ça ne se refuse
pas !
Une scène gore autant que douloureuse et voilà
une dessinateur privé de son outil de travail : sa main
droite... Un morceau de lui qui lui est volé, pas seulement
son habileté, mais un peu de son âme. Justement
: et si cette main avait sa existence propre ? Cette dernière
devenant le symbole de celui qui court désespérément
après un passé révolu (c'est un homme en
plein drame conjugal), mais également la partie de l'homme
qui révèle ses bas instincts, l'expression de
sa haine, ce qu'il n'ose faire ressortir de lui.
Réapprennant à vivre avec son handicap, M. Caine,
magistral, campe un personnage très nuancé, pas
forcément plaisant, torturé, blessé, en
proie à d'abominables cauchemars et sombrant peu à
peu. Il semble vivre ce que son personnage de Comics subit sur
le papier : un brusque changement, un affaiblissement physique
et moral de soi, une perte de personnalité mais également
d'étranges pertes de mémoire. Alors le film se
plait à nous poser frontalement la question qui est de
savoir qui de lui ou de sa main (imaginaire ?) se trouve être
le véritable et abominable assassin ?
Stone livre une œuvre très maîtrisée,
aux effets spéciaux simples mais absolument saisissants,
renouvelant un thème abordé dans Les
mains d'Orlac ou encore le sublime La
bête aux cinq doigts.
NOTE : 13-14 / 20