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Mad Max : Fury road
Budget = 150 M$
BOX OFFICE France = - / 270 000 - 905 000 - 2 361 000 entrées
BOX OFFICE USA = 45,4 / 153,6 M$
BOX OFFICE Monde = 378,9 M$
 

Un Salaire de la peur post-apocalyptique. Avant, j'étais blasé par les films d'action, leur façon totalement artificielle de vouloir en mettre plein la vue avec des effets trop spéciaux et de mettre le réalisateur sur le banc (de montage) et le scénariste sur un manège à sensation afin qu'il y puise son imagination ; mais ça c'était avant Mad Max 4. Faisons tout d'abord un peu d'histoire avant d'entamer cette critique : G. Miller a donc réussi quelque chose d'aussi rare qu'exceptionnelle, à savoir faire revivre une légende du 7ème art, 30 ans après sa disparition dans un épisode qui est sorti des mémoires... on sait très bien que les suites à retardement ne sont motivées que par l'appât du gain via de nouveaux cinéphiles -fils de- ayant découverts quelques vieilleries en DVD / Bluray ; mais on sait très bien que ces motivations sont également des pièges à retardement (les spectateurs oublient vite, l'argent ne fait pas la qualité des films...). Et Miller a miraculeusement réussi à éviter les mailles du filet hollywoodien.
Car ce Mad Max est tout sauf un produit made in Hollywood, d'une part parce qu'il est majoritairement australien, d'autre part parce que c'est un authentique film d'auteur (réalisé, écrit et produit par l'auteur), et enfin parce qu'il n'a rien d'un produit fabriqué sur la Côte Ouest : son visuel est atypique, chiadé, excessif, les dialogues sont décalés, le délire ne carresse jamais le spectateur dans le sens du poil, la folie ambiante en fera même fuir plus d'un. Car il s'agit réellement d'un film de fou furieux !!!
Max Mad : Fury road est une oeuvre faite de bruits assourdissants et de fureur pure et communicative, de poussière qui assèche la gorge autant de de cette chaleur qui fait transpirer jusqu'au spectateur, de cette force unique que l'on ne voit qu'une fois par décennie sur un écran autant que de douleur (une violence à l'état sauvage), d'essence à s'en remplir les narines autant que de sang, de sueur autant que de peur, de métal autant que de chair. On ressort de ce film épuisé, lessivé comme jamais, les oreilles encore emplies des vrombissements de ces fantastiques véhicules, longtemps après la fin de la séance, comme suite à un concert.
George m'a quasiment fait pleurer de plaisir en assistant à son travail : le bougre n'a non seulement rien perdu de son génie (quel réalisateur ayant débuté dans les années 70 peut en dire autant ??? Tellement peu) mais sa réalisation est absolument gouleyante : certainement pas superficielle, le monsieur ne manque jamais une seule miette des scènes qu'il crée, il en fait même profiter pleinement le spectateur, abasourdi par ce travail minutieux et vraiment inventif, l'impliquant au-delà de l'entendement. Un bijou, une mécanique suisse, un travail d'orfèvre autant que de passionné furieux.
Poursuivons avec la technique avant d'aborder le fond : Max Mad : Fury road bénéficie également d'une photo d'un genre presque nouveau : clinquante, foudroyante de couleurs et de poussière mélangées, d'éclat. Les dialogues usent de mots totalement décalés qui permettent de nous plonger dans cet univers que l'on apparenterait à de la "future fantasy". Chaque véhicule est en lui-même une véritable oeuvre d'art, une pièce de musée que l'on rêve -en bon geek que nous sommes- d'avoir dans une vitrine. La musique y est torride, assourdissante, choquante, entre heavy metal et violons, brisant les tympans autant qu'elle fait battre notre coeur à tout rompre ; et les silences en sont d'autant plus impressionnants. La bande-son est également et extrêmement très travaillée, plaçant le pauvre spectateur exactement au centre de cet univers et de l'action. Les FX sont discrets, beaucoup d'effets de plateau qui réchauffent le film. Et puis quel rythme : peu de temps morts (pas morts : utilisés subtilement pour faire avancer le film), le film pose discrètement de nombreuses pierres scénaristiques et ose même de très légères touches humoristiques. Hardy s'impose sans mal aucun comme un digne successeur de M. Gibson et N. Hoult se révèle enfin.
Mais aussi impressionnant soit-il, les films d'action font souvent pâle figure côté "littérature", se rattrapant parfois à quelques bouts de ficelle. Pas Mad Max. Même si d'aucun pourrait aisément lui reprocher une certaine rectitude, je leur répondrais que l'aller-retour à tout de symbolique : il faut connaître d'où l'on vient pour savoir où l'on va... Et nous avons aussi à faire à un scénario pointilliste, qui avance par petites touches et suggestions. Nous avions laissé Max dans un opus 3 où il se posait comme une espèce de messie pour les survivants de la Terre ; le messie a cédé sa place à un faux messie et un vrai dictateur (appropriation des ressources, culte de la personnalité, gouvernance par la peur...etc) qui promet à son peuple un paradis illusoire puisqu'il s'agit d'un hypotéthique Walhalla, éden viking que d'aucun a oublié... Max est donc à la recherche d'un Paradis perdu, à la recherche de la vie, de la source de vie, il est en lutte contre un "diable", il est accompagné de "vierges" et d'une guerrière investit d'une mission qui n'a rien à envier à une Jeanne d'Arc. Il lui faudra donc destituer ce faux-dieu pour trouver ce paradis pour les hommes. Mais (et ce n'est pas un spoiler) la happy end de rigueur sera nuancée puisque Max n'aura de cesse de courir pour échapper à ses fantômes de plus en plus présent... Le film prolonge brillamment l'univers madmaxien, sa légende, l'explore plus en avant, s'enfonce dans les détails (les différents peuples, le problème non seulement de survie mais de vie et de repeuplement, les maladies...etc). A ce titre les personnages sont incroyables, chaque freaks ayant une histoire à raconter si bien que l'on a envie de s'attarder sur autant d'entre eux, de le comprendre, comprendre sa situation, son handicap ou sa folie. C'est un univers solide autant que logique qui se déroule. Mad Max fait même montre d'un certain féminisme : Furiosa devenant le pendant féminin de Max, les "vierges" prenant part au combat qui est le leur.
Mad Max : Fury road est un objet cinématographique rare, surpuissant et hors norme comme on en voit un tout les 10 ans ; impressionnant, baigné d'une violence que l'on trouve à chaque recoin de l'écran, dans chaque personnage, plan, mouvement de caméra, véhicule, costume, parole... Ce film m'a non seulement ramené à mon enfance, lorsque j'ai découvert Max avant d'en avoir l'âge, mais également à mes propres rêves. Miller a frappé un très grand coup et il faut ABSOLUMENT voir ce film, cet objet filmé comme aucun autre, sur grand écran. Ou ne jamais le regarder... Mad Max : Fury road a même largement dépassé la pure qualité qui fit de Mad Max un film unique.

NOTE : 17-18 / 20

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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