Les pirates de la route ont pris le contrôle du pays
: véhicules mutants et engins fabuleusement customisés,
punks hybrides, guerre du carburant, courses en furie et sans
pitié, déserts infinis, loi du plus fort et hyper
violence.
Si Mad Max avait jeté
les bases de la mythologie, ce second opus les magnifie dans
un cinémascope de toute beauté : c'est de cet
épisode dont je me souviens, dont tous les quarantenaires
se souviennent avec force ! Loin d'être dénué
d'humour, ce film est l'archétype du film d'anticipation
post-apocalyptique, son chef d'œuvre. Il a donné
ses lettres de noblesse à un sous-genre : il en pose
toutes les bases et dès lors rien ne pourra plus se faire
sans comparaisons défavorables, plus aucun film ne sera
jamais aussi abouti.
Western post-moderne autant que film de chevalerie ou de piraterie,
filmé avec fougue et rage, bourré d'idées
racée qui contribuent à faire naître devant
nos yeux un monde tangible, peuplé de personnages fascinant
et d'un incroyable héros sans but ni attaches. C'est
autant Rio Bravo (ou Alamo)
que le récit de la classique attaque du château
fort (Les vikings) ou de l'abordage du navire
ennemi (Capitaine Blood). Les rôles sont
seulement un peu plus embrouillés, les enjeux restent
les mêmes, les forces en présence aussi : des indiens
/ des pirates / des chevaliers - un justicier solitaire - des
hors-la-loi / flibustiers / brigands de grand chemin, organisés
en bande - une banque (d'essence) / un navire / un fort - des
chevaux de toutes sortes et un inévitable trésor
convoité. Mais ce n'est pas un simple hommage, une copie
appliquée : il est dépaysant, furieux, crasseux,
poussiéreux et doublé de thématiques qui
lui sont propres (ce fantasme d'une société à
l'autarcie forcée), d'une violence sans retenue. Le génie
de ce film réside dans sa simplicité, sa thématique
quasi-climatique et visonnaire et son final façon "Poor
lonesome cowboy".
Le destin de l'homme est de redevenir sauvage : son futur n'est
qu'un éternel retour dans le passé...
NOTE : 17-18 / 20