So british.
Un chasseur de créatures mythologiques malchanceux va se
mettre en quête du célèbre Sasquatch ; avant
de trouver un nouveau sens à sa mission.
Ce qui saute immédiatement aux yeux et aux oreilles c'est
l'humour dévastateur du film : le 1er degré de Link
est complètement irrésistible et la plaisanterie
toujours bien sentie, fraîche quand elle n'est pas carrément
ironique et piquante !
Mais le film ne manque pas non plus d''ambition : depuis le mythique
chaînon manquant jusqu'à une réflexion l'air
de rien sur les supposées bonnes manières d'une
société dominante, le refus du modernisme / du passéisme,
les fausses suprématies, le respect de la planète
et des espèces,...etc.
Au-delà d'une technique toujours bluffante, il y a un véritable
travail d'orfèvre que l'on retrouve au gré de plans
d'exception : celui des lumières qui s'éteignent
au fur et à mesure de l'avancée dans un couloir
de l'incarnation de l'obscurantisme ambiant n'est pas des moindres.
A contre-courant de la majeure partie de la production actuelle,
Monsieur Link bénéficie d'une
authentique griffe visuelle, soufflée par la beauté
des images, des décors et le côté atypique
des personnages. Le film s'en trouve être un pur délice
pour les yeux et les sens.
Si on pourra lui reprocher sans doute un scénario un peu
tassé, un fil d'Arianne un peu ténu, l'oeuvre ne
manque jamais de finesse, de drôlerie et le héros,
loin d'être franchement tout blanc, s'avère de prime
abord carrément odieux puisque qu'affublé de lourds
défauts.
En ce sens l'échec abyssal du film me contraint à
dire que Disney a gagné cette bataille ;
Monsieur
Link est la parfaite antithèse du
Roi
lion : une technique vieille comme le cinéma
(pas que, mais bon...) mais un scénario original et pétri
d'ambitions. Les enfants et leurs accompagnateurs ont donc bel
et bien, profondément, été formatés...
Inquiétant.
NOTE : 15-16 / 20