Voici un pur spectacle, spectaculaire, made in Hollywood et
avant tout pour les yeux... mais pas seulement. Alors oui :
on n'en prend plein les mirettes : l'introduction soignée
dans un très beau noir et blanc référentiel
puis l'arrivée dans un monde tangible, précis,
aux décors, aux couleurs, aux créatures aussi
diversifiés que merveilleuses (même si certains
trouveront que tout cela est trop coloré, je pense que
l'imagination et la variété prennent rapidement
le dessus) et dûs aux talents d'artistes qui savent nous
rappeler qu'ils sont pas que de vulgaires infographistes ; des
effets époustouflants, de grandes qualités et
une 3D qui nous plonge comme rarement dans un film où
il ne semble manquer que les sièges mouvants pour se
croire dans un cinéma dynamique. Et puis il y a un homme
de talent derrière la caméra, un homme qui n'a
pas vendu son âme aux grands studios : et on le voit s'amuser
comme un fou avec ses outils, nous rappelant qu'il s'est fait
connaître et reconnaître grâce à ses
savants mouvements et son orchestrations de la caméra
; il nous rappelle également qu'il adore faire "peur"
et ne s'en prive pas, renforçant cette douce impression
d'être sur un manège à sensation. Mais tout
ceci ne serait que poudre aux yeux sans... sans un personnage
principal qui donne un peu de profondeur à un film qui
pêcherait par manque d'audace ; Oz n'est pas un héros
en puissance ni un héros qui s'ignore, le naïf de
départ qui sert de base à nombre de contes : Oz
est un magicien aux talents un peu limités, un coureur
de jupons sans scrupules, un être odieux, menteur invétéré,
avide d'argent, égoïste et détestable. Et
sa transformation se fera tout en douceur : il faudra faire
avec cette être pas loin d'être abject (avec le
singe ailé notamment) tout au long du film. Après
nous y verrons le combat du Bien contre le Mal, même si
le Mal se redéfini au cour du scénario, une oeuvre
qui tourne la tête vers Le magicien
d'Oz (la route pavée, les divers compagnons de route)
tout en acquiérant sa propre personnalité, déroulant
quelques personnages savoureux (j'ai un faible pour la poupée
de porcelaine) et une morale classique mais rarement gênante.
Une bonne surprise au final.
NOTE : 13-14 / 20