PAL ne sera pas votre meilleur ami.
Dès les premières images de ce nouveau bijou Sony
Animation, vous serez plongés dans un univers nouveau,
riche et éclantant : un vrai style, un dessin griffé
et, visuellement, une oeuvre accrocheuse aux designs absolument
incroyables ; allant jusqu'à emprunter des tics à
l'animation nipponne
Mais sa force c'est autant son fond, parvenant à construire
une histoire bétonnée avec une multitude d'influences
: on part avec le thème éternel d'une comédie
"coming-of-age", on embraie avec un Little
miss sunshine et on termine avec un mixte entre l'intelligence
artificielle HAL-9000 et les machines de I,
Robot, avec parfois de faux airs de Maximum
overdrive ; entre autres. Le film peut se targuer
d'avancer une idée à la seconde, et une foule
de clins d'œil bien placés, un ton juste, mature,
quasiment pas "cartoonesque", multipliant les thèmes
et les brassant joyeusement ; le scénario ne nous laissant
que peu de répit. Ambiance fin du monde, avec ses anti-héros
-ou plutôt ses héros du quotidien, maladroits et
tellement proches de nous- propulsés comme sauveurs d'une
humanité en grand péril, avec cette mission /
aventure aux apparences improbables. Les Mitchell
s'avère surtout être un scénario très
touchant sur la famille, sur ces liens complexes qui l'unissent.
Pointant du doigt notre hideuse addiction à une technologie
de plus en plus invasive - dont nos écrans ne sont pas
des moindres- en dépit des liens humains véritables,
mettant en évidence le pouvoir aggressif des images...
Le sort symbolique réservé aux humains par la
technologie artificielle est d'une rare puissance (isolés,
mais forcés de vivre côte à côte...
avec le wifi intégré !) dans une solution finale
qui en dit long. Je regretterai peut-être un final un
peu trop happy, où tout le monde retrouve son YouTube
sans ne jamais tiquer...
Complément allumé, finissant dans un feu d'artifice
de finesse, de rire, en une fureur visuelle incontrôlable
pour ce qui semble être un futur petit classique.
Il vous sera difficile de laisser partir les Mitchell à
la fin...
NOTE : 15-16 / 20