Ne vous fiez pas à ses faux airs de Mad Max, à ses fausses allures de série B : il s'agit d'un film made in Hollywood. Le scénario grimaçant en est la preuve évidente (le méchant est très, très classique, pas assez sadique à mon goût) et le visuel se garde bien d'une violence qui rendrait le film bien moins "grand public". Ce n'est pas non plus une série B, malgré ses allures à la mode (en 2009 = Prédictions, La route, 2012 et Zombieland !) car la photographie aux couleurs de cendre et de poussière y est magnifiquement travaillée, les thématiques plus fouillées. Si une scène un rien emprunt de mysticisme (quand Eli s'en va de la ville...) pourrait nous faire croire en une oeuvre judéo-chrétienne un peu lourde, on s'aperçoit vite que le propos n'est en rien poisseux ou moralisateur : on ne parle ici que de conscience et d'humanité. Les frangins Hughes nous reviennent avec la même griffe incisive, inspirée et remuante qu'on leur connaissait : la scène de l'assaut de la maison en faux plan-séquence est tout simplement brillante ! Il nous faudra tout de même attendre l'ultime scène, un twist hallucinant qui ne pourra que vous donner envie de revoir le film depuis son début, pour trouver la véritable originalité de cette oeuvre proprette, superbe et vraiment plaisante.