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Lisa et le Diable

Mario BAVA
(15-16)

Lisa, une touriste, rencontre un homme transportant un mannequin au détour d'une échoppe puis se perd dans les rues d'une ville italienne ; ce périple la mènera dans un étrange manoir. Le plus réussi de ce film est assurément l'immense réalisation, hautement expressive, du maître M. Bava ; toute en beauté et en raffinement, en recherche formelle et en délicatesse. L'une des meilleures de ce talentueux esthète. Mais l'histoire n'est jamais en reste : empreinte d'une atmosphète toute particulière, peuplée de personnages marqués, dont ce serviteur O combien ambigu, ce mannequin pas tout à fait mort, cette maîtresse des lieux aveugle et acariâtre, cet amoureux littérallement fou et ce 5ème invité mystérieux... le tout dans un lieu unique, manoir grandiose et jardin sans fin. Et puis il y a les thèmes : la résurgence du passé, la schyzophrénie. La musique y est grandiose, pas loin d'être digne du génial E. Morricone. T. Savalas y trouve ici un rôle qui lui va comme un gant. Si le film peut paraître un peu long à avancer, il ne nous décevra cependant jamais. Tordu à souhait jusqu'au dénouement de l'intrigue, jolie variation sur l'amour éternel où la folie de l'histoire explose au grand jour dans sa dernière demi-heure, film baroque et macabre, opéra funêbre (la scène de sexe avec le cadavre en 1er plan !) où la conclusion y est renversante. L'un des meilleurs films de son auteur.

 

La critique des internautes