Une aventure domestique.
Il faut bien avouer que le pitch est terriblement original et
formidablement excitant, le scénario ne manquant jamais
d'aller vite et de nous surprendre, se renouvelant et débordant
d'imagination jusqu'à l'apothéose de la jungle
/ du jeu envahissant la maison familiale !
Avec la toute jeune K. Dunst au casting, le film se focalise
sur des enfants dont la vie est un drame, ce qui donne à
l'oeuvre une saveur toute particulière ; le rôle
(tout comme son interprétation très équilibrée)
de R. Williams est particulièrement touchant et même
en tout point étonnant. Et vous n'êtes pas près
d'oublier D. A. Grier, l'hilarant policier, ou le chasseur à
la particularité ambiguë : il est interprété
par le même acteur que le père du jeune garçon
; de là à y voir un clin d'oeil freudien inversé...
De même certaines scènes, devenues cultes (le gimmick
autour de la voiture de police n'étant pas des moindres,
celle du troupeau également) ne s'effaceront jamais plus
de votre mémoire.
Ma première vision fut assez réductrice : je n'avais
pas perçu le film en tant qu'œuvre tout à
la fois centrée sur nos souvenirs d'enfants et sur l'imaginaire
enfantin, celui qui, stimulé par les jeux (et par extension,
par le cinéma) nous poussait à refaire le "film"
le soir, bien à l'abri au fond de notre lit. Délicieux.
Pour être complètement honnête, alors que
les effets de plateau restent détonnants, certains FX
numériques ont quand même pris très cher,
: les singes (ceux qui sortent de la jungle et savent conduire
une voiture...) sont foncièrement hideux ; et J. Johnston
a beaucoup de mal à s'exprimer derrière ses effets.
C'est à la frustration de ne pas connaître ce qui
se passe dans le véritable monde de Jumanji (c'est toujours
lui qui vient à nous) que répondront les (mauvaises)
séquelles. Quant à la mystérieuse fabrication
du jeu...
NOTE : 13-14 / 20