On ne voit bien qu'avec le coeur. Dès les toutes premières
images vous serez soufflés par l'animation et la beauté
picturale de l'oeuvre. Et puis, à la fois dans les thèmes
et les personnages (la nature, les fantômes, le design),
il y a comme un petit air de Miyazaaki,
plus tourné vers l'hommage que la copie. D'ailleurs les
personnages sont absolument fascinants : le père autarcique
et "castrateur", le fils grandissant qui se veut forcément
curieux et possède la particularité de voir des
fantômes (sa mère notamment) sous les traits d'humains-animaux,
gracieux et divin. Une fois leur petit monde bouleversé
l'enfant devra affronter ses peurs, le monde extérieur,
mais également son passé et celui de son père
; et nous de comprendre le personnage, sa solitude forcée,
son aigreur, sa méchanceté et sa réputation
d'ogre et son côté "dur comme un roc".
Le jour des corneilles est à la fois onirique et prosaïque,
développant gracieusement divers thèmes comme
le repli sur soi, l'entraide, celui de l'enfant sauvage, le
rapport à la nature, la civilisation, la médisance,
l'amour parental, la mort, la répétition de l'histoire
et tant d'autres, allègrement mélangés
dans un scénario des plus fin. Un film très sensible,
poétique, riche et plein d'espoir. Un premier film très
inspiré qui s'en vient nous rappeler la bonne santé
de l'animation française, sa force et son originalité.
NOTE : 15-16 / 20