Premier film de la saga en animation CGI, le scénario
a décidé de faire évoluer l'histoire de
Winnie l'ourson et de Jean-Christophe, en faisant défiler
les années et donnant à ce dernier l'âge
adulte. Mais c'est avant tout un film sur cette enfance que
l'on a tendance à oublier en grandissant : un monde idéalisé,
des rêves, des choses simples.
Toutefois, étant destiné à séduire
les plus petits, l'oeuvre s'avère bien vite cousue de
fil blanc. Elle nous conte l'histoire d'un homme qui repousse
la part d'enfant qui sommeille en lui, se laissant submerger
par des considérations trop adultes, se laissant étouffer
par le travail, l'argent, de lourdes responsabilités
et une pression insupportable ; délaissant ainsi l'essentiel
: sa famille et une existence plus légère...
Le discours me parle, sincèrement, mais le film manque
d'y mettre les formes nécessaires pour toucher au plus
profond de moi, d'approfondir sa thématique, d'être
tout autre que le vague fond de commerce du film ; ce qui rend
cette liquoreuse morale franchement sirupeuse, passablement
assénée, transformant alors l'oeuvre en une aventure
convenue et douceâtre. Nombres de scènes particulièrement
moyennes m'en sont témoins ; notamment celles se déroulant
dans la forêt des 100 acres, et par extension tout ce
qui touche d'un peu trop près aux peluches animées.
Les séquences avec Winnie et sa troupe sont totalement
infantilisées (Cf la dernière et plutôt
réussie adaptation). Soit une trop large partie du métrage.
C'est, cependant, un film visuellement soigné et plaisant
à regarder.
NOTE : 8-9 / 20