Le film a l'ambition de jouer avec la vieille recette des films
catastrophe, de ceux où le ciel nous tombe sur la tête
; qui plus est fortement mâtiné de 2012.
La recette ? Vous savez : un héros en proie avec des
problèmes familiaux, un personnage malade, des approximations
scientifiques, un monde devenu chaos et une apocalypse pour
les réunir.
Ici on force volontiers le trait pour nous plonger dans la dramaturgie,
et ce sera mon premier regret, car l'angle était original
dans la mesure où le film se recentre sur les protagonistes,
sur la famille. Comme le souligne assez justement une réalisation
aux efforts sensibles.
Louable intention, donc, que de faire d'un film catastrophe,
un film sur la famille, sans guère d'effets : mon second
regret sera cette métaphore familiale où la séparation
psychologique devient physique, avant une inexorable réunion
dans l'adversité ; c'est inconsistant, ça ne passe
pas à cause d'un scénario engourdi et jamais à
la hauteur de ses intentions.
Derrière des FX pas cher et parfois hideux (je n'imagine
pas leur rendu sur un petit écran...), le scénario
se meut en un affreux jeu de cache-cache sans autre but qu'une
happy end toujours en ligne de mire, ne cherchant jamais à
noyer le poisson dans un suspens digne de ce nom ; de ce fait
l'histoire s'étire sans fin à cause d'une fausse
progression, faute d'évènements significatifs,
faute d'idées convaincantes (le meurtre, totalement sous-exploité).
Le tout agrémenté de ponctifs trop souvent malheureux
et malvenus. Ce qui tue le film c'est qu'aucune émotion
conséquente ne surgira pour nous accompagner dans ce
voyage assez laborieux.
Greenland s'avère être un film
approximatif et vite plié, pour lequel on ne vibre pas,
auquel on peine à croire : c'est dommage car G. Butler
refusait de jouer les gros bras, et ça, ça fonctionnait...
NOTE : 8-9 / 20