La presse francophone a descendu le film... notamment à
cause de la coiffure de Cage : la qualité d'une oeuvre
tenant plus à la chevelure d'un acteur qu'à la
grammaire cinématographique appropriée de son
réalisateur... alors qu'ici Cage a un petit air de Sailor,
non ? La presse a jugé les SPFX médiocres : sans
vouloir me poser en expert (mais après plus de 3 000
films fantastiques vus j'en ai un peu la prétention :
d'autant plus en revoyant le film, 15 ans après l'avoir
découvert en salles) ils sont à la pointe de la
technologie, assez sobres en réalité et vraiment
très proches du rendu du comics. D'aucun ont même
carrément reproché au film de montrer une moto
capable de rouler sur l'eau (sic ! ce n'est donc pas un docu
!!!).
Soyons, pour notre part, un peu plus sérieux, objectif
et professionnel : le film tourne autour de la légende
faustienne ("Une goutte suffit" dit le Diable ; personne
n'a noté le clin d'oeil à Rendez-vous
avec le peur, de J.
Tourneur où une malédiction tenait à
la passation d'un parchemin) et rappelle aux spectateurs que
la Mort sera notre seule fidèle compagne durant notre
règne sur Terre. De plus, faire interpréter le
Diable par le "Captain America" de Easy
rider, voilà une référence...
démentielle. Quant à Nic Cage il a trouvé
un rôle aux petits oignons !
Ce héros marvelien est surtout d'une formidable originalité
: mi-démon, mi-homme, créature oeuvrant pour Méphistophélès,
trompe-la-mort de par sa passion, être vivant existant
parmi les morts, il n'a aucune pitié et tue sans remord
; ses amours impossibles rendant son existence encore plus dramatique.
Original jusque dans ses anges déchus aux pouvoirs surprenants.
L'humour léger nous rappelle qu'il ne s'agit nullement
d'un film comique mais que l'humour est une petite composante
savamment dosée des comics Marvel. Bref ce film est fidèle,
pour la poignée de fans qui connaissait l'oeuvre originelle,
sobre -comme sa photo-, relevé, maîtrisé
de bout en bout, les décors comme l'atmosphère
qui se dégagent des images raviront les fans - qui ont
découvert cette littérature dans les années
70-80 ; entre nostalgie et hommage. Cerise sur le gâteau
: le "Ghost riders in the sky" de Spiderbait.
Des défauts ? Oui : une intro et une conclu bien trop
vite torchées et un script un peu linéaire (faux-bad
guys Vs bad guys).
NOTE : 15-16 / 20