Que devient le prodige du cinéma horrifique français
? Et bien il se fait rare... et il a perdu la main.
Pour commencer il y a cette scène d'introduction ratée
sur toute la ligne, singeant les "home invasion" US
en version reader's digest (jusqu'à la lecture du journal
qui raconte clairement ce qu'il va se dérouler) ; le
film part donc avec un lourd handicap. Pourtant Laugier essaie
de créer un semblant d'atmosphère, de la distiller
comme il sait si bien le faire. Mais ça ne prend pas,
on a déjà commencé à décrocher.
D'autant plus qu'il n'y a rien de bien neuf devant la caméra
: une cave qui refuse systématiquement de s'éclairer,
des doigts méchamment retournés, une surprise
de l'autre côté du trou de la serrure, des jump
scare attendus...etc.
Puis le film va verser un peu vite dans la folie pour justifier
un twist pour le moins efficient et pour le coup intelligent.
Mais là encore il est trop tard pour que le cauchemar
nous atteigne ; on ne se sentira jamais oppressé, le
sort de ces victimes nous laissera tristement froid, et la violence
ne sera jamais le déchaînement tant attendu. A
cela s'ajoutent des influences vraiment très mal dégrossies
: à commencer par ce méchant sympathique qui parait
toutefois sorti de la fameuse famille "Leatherface"
(sans même évoquer ce travesti pas franchement
terrifiant). Mais c'est surtout du côté d'un chef-d'oeuvre
absolu du genre qu'il faut tourner son regard : car ce Ghostland
louche clairement vers La
dernière maison sur la gauche ; il en a
toute la trame mais se borne à copiter les "rape
& revenge movies / torture porn" que cette perle a
laissé dans son sillon. Il faudra donc s'accrocher à
cette brillante idée qui permet au film de gagner en
profondeur, à des actrices qui y croient fermement et
à une maîtrise technique générale
NOTE : 6-7 / 20