Peut-être que l'auteur a réalisé ici son
chef-d'oeuvre : en tout les cas force est de constater que,
au gré de sa filmo, le réalisateur va du pire
au meilleur ! L'histoire débute quand un enfant qui vient
de perdre sa mère décide de partir vivre seul
dans les rues d'une grande ville japonnaise, pays des légendes
et des créatures de toutes sortes. Il y a dans cette
oeuvre un ton tout particulier, différent de ce que nous
propose les pourtant excellents studios Ghibli, des dessins
avec une toute autre texture, plus réalistes et immersifs,
et, dans ce cas, une réalisation réellement charismatique
où de simples mouvements de caméra prennent des
proportions incroyables. C'est un film littéralement
magique, empreint de mystère, à la beauté
sans cesse foudroyante, un film fantasmatique, le penchant nippon
de Zootopie. Mais il faut bien
dire qu'il est rare d'asister à un tel travail scénaristique,
autant sur un film d'animation que sur un film live : les rapports
entre le jeune héros et celui qui nous est présenté
comme la "méchante" bête sont franchement
palpitants (au-delà du complexe rapport disciple / maître).
D'ailleurs chacun des rapports entre les divers personnages
sont incroyablement évolutifs, changeants, et ce qui
en font toute leur richesse et leur profondeur, ce qui permet
au scénario de ménager des suprises, nous prendre
à rebrousse-poil et relancer sans cesse son intérêt.
Aucun manichéisme. Le film nous présente un long
apprentissage philosophique, intellectuel et physique, et c'est
un cartoon qui reste loin de l'exubérance habituelle
de l'anim' japonaise, plus adulte (sanguignolant, violent et
au langage de charretier). Le tout est englobé d'une
belle morale sur la tentation du mal et de divers thèmes
chers à l'auteur (la recherche de ses origines, la nature,
les liens qui unissent humains et animaux).
NOTE : 17-18 / 20