On se rappellera avec émotion les qualités de
l'original : l'équilibre étrange entre comédie
et horreur, l'introduction réaliste du vampire dans notre
monde moderne et les clins d'oeil au genre, l'hommage au sex
appeal de ces créatures, le pote "geek" et
l'une des plus belles bandes originales du genre, voir du 7ème
art. Alors non : le remake n'est pas à la hauteur de
son modèle, jamais vieillissant et toujours excellent.
La 1ère scène nous laisse croire que le film va
prendre un tout autre penchant mais dans les grandes lignes
on se retrouve, même si les liens entre les personnages
me paraissent plus flous, moins posés (son pote est évincé,
sa petite copine plus distante, le vampire est seul), leur approche
est différente (c'est le héros qui découvre
le vampire dans l'original), on perd un peu de l'incrédulité
qui assaillait les personnages et l'esprit s'en trouve un poil
différent. Le film gomme totalement le côté
"sexuel" du vampire (pas de grande scène de
séduction entre le voisin et la petite amie, trop tendancieux
à notre époque ?), il devient ici un prédateur
pur et dur qui fera, à mon goût, un peu trop vite
son coming out pour répondre aux besoins d'action des
spectateurs d'aujourd'hui ; garder son goût pour les pommes
est à mon sens beaucoup moins pertinent... Finalement
on se rend vite compte que les scénaristes ont modifié
la structure du film mais gardé l'essentiel, les scènes
clés, tout en étoffant ça et là
l'oeuvre mais laissant plus de côté les ponts fait
dans l'original avec les aspects plus "classiques"
des vampires (crucifix, eau bénite, chauve-souris, cercueil...etc).
Dommage que la dernière partie ne fonctionne pas, que
le nouveau Peter Vincent semble effectivement tout droit sorti
des 80's et aurait mérité son petit coup de rafraichissement
(mais l'essentiel est là : c'est un imposteur). Ce film
n'est ni une vraie comédie, ni un film qui fout la frousse,
dans le fond, un quart de sicèle après la sortie
de l'original, c'est une oeuvre assez banale, une petite série
B qui décroit en qualité au fur et à mesure
de l'avancée du métrage. Mention spéciale
aux maquillages en forme de clin d'oeil (même si ceux-ci
me semblent moins nombreux) et à un réalisateur
qui parvient à être bluffant (la scène dans
la voiture : un quasi plan séquence où la caméra
tourne sur elle-même à 360 °). Un bel hommage
pas très utile auquel il manque... la musique d'origine
!!!!
NOTE : 8-9 / 20