Pixar a réussi là où Jumanji a échoué
par deux fois.
De l'avant
En avant possède l'ambition d'interroger
notre modernisme effréné autant que notre passéisme
mortifère : Vivre avec son temps sans toutefois oublier
le passé, en posant tout à la fois un regard critique
sur le monde d'aujourd'hui. Tel est l'ambition sous-jacente
du scénario.
Les héros y sont par ailleurs très bien dessinés,
possédant une solide personnalité illustrant justement
la thématique : ils restent chacun à leur manière
dans un passé idéalisé (le père
décédé / la magie d'antan).
En avant nous propose un joli scénario,
inventif, doublé d'une aventure truculente, trépidante
et visuellement éclatante, vaguement inspirée
du "Seigneur des anneaux" ou de la saga "Indiana
Jones", tout autant que des RPG, il nous embarque sans
peine dans des aventures dont l'idée de départ
est pour le moins originale, pas loin d'être déstabilisante.
Le film bénéficie d'un imaginaire débridé
jusqu'en son final tout particulièrement réussi
et dantesque, loin des leçons de morale un peu faciles
auxquelles nous sommes tant habitués (chercher des solutions
dans le passé, c'est tourner en rond). Le film se permet
de doubler sa valeur moralisatrice en nous suggérant
que nos morts restent auprès de nous en esprit et ne
doivent jamais nous empêcher de vivre et d'avancer.
Soyez enfin attentifs aux clins d'œil et détournements
de marques qui sont croustillants à tout point de vue,
et bien souvent en arrière-plans.
En avant n'est sans doute pas le plus abouti
des Pixar, son format classique et guère surprenant dans
le fond l'en empêche, mais il s'avère être
constamment agréable pour les yeux et l'esprit.
NOTE : 15-16 / 20