La
double vie de véronique |
(17-18) |
Une version féminine et polonaise de «
Faux-semblant » ? Mieux : un
film sur la vie sensible de deux êtres, un film harmonieux et doux,
long mais jamais ennuyeux, un film qui laisse parler ses images, un film
polonais et non pas français. Une réalisation toute en grâce
qui invite les spectateurs à participer aux émotions des
interprètes. Un film mélancolique. Une actrice formidable,
une musique magnifique, un scénario fouillé et ambitieux
qui préfère la subtilité aux clichés, les
structures courbes aux structures parallèles rasoirs. Et puis il
y a cette photo aux teintes orangées de l’automne, aux teintes
vertes pâles qui accomplissent des miracles visuels et spirituels.
Un film d’auteur (sur le papier) aux intonations étranges,
inexplicables, qui suivent les caprices de leur scénariste. Bref,
une œuvre totalement accomplie qui laisse une large place à
l’imagination et à la poésie comme peuvent si bien
le faire les cinémas de l’Est… jusqu’à
ce que des producteurs fassent mentir leur nationalité (est-ce
vraiment toujours un mal ?) |