Ils vivent en Inde, elle est enceinte, ils sont heureux...
Mais c'est un film d'horreur, donc... Voici une nouvelle fois
traité le douloureux sujet de la perte prématuré
d'un enfant. Et le film s'avère dans un premier temps
profondément traumatisant, bouleversant comme l'accident
abominable qui détruit cette famille, comme la culpabilité
qui assaille cette mère ; le sujet est abordé
comme le fit en son temps le plus grand chef-d'oeuvre du genre
: Simetierre. L'impossibilité
pour cette mère de faire le deuil de son jeune fils,
même des années plus tard, même après
une nouvelle naissance. Alors il existe une solution, fantastique,
terrible mais tellement tentante : une simple porte, dans un
temple oublié, sépare les mondes des vivants et
des morts et permet de discuter une dernière fois avec
l'être cher. Bien sûr elle ne doit en aucun cas
être ouverte ; et on sait très bien ce qui se passera.
Mais le scénario nous fait gober cette petite pastille
nécessaire à l'exploration de son thème
: la tentation, le fantasme de pouvoir dire "adieu"
à l'être aimé. Dur, très dur. Et
sur cette base le film est rudement efficace quant à
vous faire tressauter, la musique balançant fabuleusement
nos émotions, douceâtre et "indoue".
On pourra cependant reprocher au film de ne pas toujours tenir
la distance, se métamorphosant en film de fantômes
parfois trop classique (les objets bougent, se déplacent,
des créatures apparaissent, le fantôme principal
peine à cacher ses influences japonaises...) même
s'il garde aisément la tête au-dessus de l'eau,
au-dessus du niveau actuel du genre (la mère qui tente
de vivre avec le fantôme de son fils ; cela aurait mérité
d'être développé), jouant parfois avec les
codes du genre (la mort de la servante). Et il se termine en
apothéose, expression incroyable d'un autre fantasme
et final aussi terrible que logique. Vibrant.
NOTE : 13-14 / 20