Etrangement le plus gros défaut de ce film sera celui
d'être comparé à bien meilleur que lui...
pour un film réputé être aussi original
c'est un peu dur à avaler ! Car il existe une espèce
de précédent : le chef-d'oeuvre que fut The
fountain. Seulement 3 histoires et un seul thème
fédérateur : l'amour. Mais Cloud Atlas multiplie
les scénarii : 6 scénarios qui se suivent sans
peine mais, malgré la longueur de l'oeuvre, peinent à
trouver développement à leur mesure, une véritable
originalité interne (les histoires de l'esclave, de la
journaliste ou de l'éditeur). Au final on a plutôt
l'impression d'avoir assisté à 6 moyens métrages
assez différents, plus ou moins passionnants (les meilleurs
restant à mon sens les deux segments futuristes) et plus
ou moins artificiellement rattachés entre eux ; notamment
par des transitions parfois soignées, mais parfois si
invisibles qu'on les croiraient avoir été coupées
par un monteur salarié de la Warner... Le petit jeu qui
consiste à employer les mêmes acteurs pour différents
rôles restent solide en rapport au sens du film, mais
sur l'écran cela devient effectivement un petit jeu sans
grande conséquence ou le but est de reconnaitre l'artiste
derrière ses couches de maquillages ; et le spectateur
de sortir immédiatement la tête de l'oeuvre. Même
si le métrage n'a rien de complexe (mais est-ce un compliment
?) il aurait mérité d'être mieux soutenu
par des thèmes reliant les segments, en tous les cas
de façon plus forte et plus probante : ceux-ci sont flous
voir inexistants, rendant les différentes oeuvres un
peu orphelines, les sections trop indépendantes les unes
des autres et la cohésion du tout impossible. On nous
parle de normalité sociale contre laquelle il faut se
battre (l'esclavage, l'homosexualité, l'existence de
clones, la puissance des entreprises et autres corporations)
et de cet homme qui est un loup (cannibale) pour l'homme : il
dévore sa musique, ses idées, sa chair, ses richesses,
sa liberté... Tout cela manque très sérieusement
d'unité et de cohérence, d'interdépendance
et parfois même de profondeur, le film pêche à
trop vouloir être ambitieux et, de plus, ne trouve jamais
le bon rythme et la qualité de réalisation nécessaire
à un début d'intéret.
NOTE : 6-7 / 20