Chroniques
martiennes |
Détails du film sur InCiné |
(10-11) |
1999 : un premier homme met les pieds sur Mars ; les
1ers colons suivront. Voici un film digne d'intéret mais absolument
trop daté, ancré dans une époque où la vie
sur la planète rouge était encore un fantasme presque crédible.
L'angle d'approche de cette colonisation y est pourtant assez réaliste
(même si on est loin des frasques d'un Mission
to Mars) jusqu'à l'arrivée pas assez temporisée
des fameux martiens, risibles et un peu génés par leurs
lentilles optiques. On passera alors outre le subterfuge d'adaptation
de l'homme à l'atmosphère de la planète, ce qui permet
d'éviter les combinaisons lourdes et inexpressives, les FX antediluviens
et même raté au regard d'un 2001
bien antérieur. S'il faut gardé un regard "d'époque",
rapport au langage, aux idéaux, aux savoirs scientifiques, au style
art déco, au tempo très posé (ah ! Ces astronautes
qui se bourrent la tronche en arrivant !) pour un film qui fait quand
plus penser à un western de l'espace qu'à une véritable
oeuvre de SF assumée (gunfight, repas, camp...). De toutes façons
Anderson reste un très, très solide artisan. Si le film
ne fonctionne pas vraiment ce serait plutôt une question de scénario
: extrêmement brouillon, très mal pesé, tellement
que l'on retrouve le découpage non-cinématographique des
épisodes d'origine (l'intro, l'épisode des prêtres,
celui du bar, la martienne qui disparait de l'histoire...), manquant cruellement
de mystère et manquant d'exciter réellement le spectateur
(les martiens nous sont exposés trop tôt, les visites de
la cité sont trop vite pliées et les "boules vertes"
censées relancer le film ne le font qu'un court instant... puis
disparaissent à leur tour... dommage), mal aidé par un montage
qui semble-t-il patauge avec cette matière première trop
diffuse. Le côté intellectuel de l'oeuvre n'est jamais vraiment
développé (la folie des hommes sur Terre, l'écologie,
l'esprit colonisateur de l'humanité...) et quand l'oeuvre prend
un tournant quasi philosophique ce sera à la toute fin. Un remake
prenant pour cadre une plus lointaine galaxie ne serait pas de refus... |