Un monde où cohabite
l'ancien (la Bavière -?- du début du siècle
dernier) et le plus moderne (les vaisseaux qui n'ont pourtant
rien d'anachronique), le réalisme (magnifique "reconstitution")
et la poésie la plus pure (le fantastique qui s'immisce
dans le réelavec un naturel déconcertant).
Une oeuvre absolument sublime, l'une des plus belles de son auteur,
d'une probante originalité pour une histoire pas si simple
que cela et très attachante, rejettant tout manichéisme
: l'arbre scénaristique se ramifiant en de nombreux branchages,
aussi multiples que les personnages, arguant d'une réflexion
sur la guerre, la vieillesse et l'amour ; et le voyage ! Nous
voilà embarqué dans une aventure pleine d'imprévu,
de surprises délicieuses et étonnantes (qu'il est
bon d'être surpris au cinéma...), d'enchantement
et d'intelligence (le thème de la double transformation
physique, la transformation aléatoire de la fillette qui
fait appel à la réflexion du spectateur). C'est
un régal visuel (croustillant de détails et d'architecture,
le château est une merveille qui restera gravé sur
nos rétines encore longtemps après la vision du
film... jusque dans nos nuits) qui a le génie d'être
constamment évocateur, de mettre l'imaginaire du spectateur
à contribution afin de prolonger le film dans ce que ce
dernier possède de plus personnel.
Une oeuvre parfaitement magique, d'une imagination sans bornes
qui nous laisse sans cesse dans l'attente d'un quelconque tour,
sucrée comme l'enfance (et non pas bêtement et faussement
nostalgique comme certaine meringue cinématographique...),
ouvrant les portes d'un univers gigantesque où tout semble
être possible, comme dans le plus fou et divin de nos rêves.
Un pur bijou étincellant, débordant d'images inédites,
une histoire d'amour comme rare on en voit, bourrée d'idées
précieuses et sans pareil comme on aimerait en... vivre.
Et quelle musique !
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