Un biopic de Cruella ???
Si ses 2h15 de métrage laissait supposer que le film
ne serait pas destiné aux plus jeunes, on n'en attendait
pas forcément autre chose qu'une oeuvre disneyienne surfant
sur la vague de recyclages nostalgiques qui s'est emparée
des dirigeants de la firme aux grandes oreilles. Pourtant l'histoire
partait du bon pied : Estella / Cruella est une enfant atypique
aux tendances schizophrènes qui voit sa vie basculer
dans l'horreur à cause d'une certaine race de chiens.
Sérieusement ?? Pas tout à fait...
Outre le bestiaire numérique que je ne peux plus voir
en peinture, surtout lorsque celui-ci est utilisé à
mauvais escient, le grossier du propos m'a directement éjecté
d'un fim clairement plus proche du Diable s'habille
en Prada (que je déteste cordialement) que du
Joker (que j'adore
sans réserve).
A part s'amuser à repérer les liens évidents
avec le (s) film (s) originel (s), les clins d'œil colorés
de chaque chansons du juke box, pas évident de trouver
un intérêt à la vision de ce Cruella.
Même si Craig Gillespie s'amuse comme un fou avec sa caméra
; c'est totalement gratuit, mais qu'est-ce qu'il s'éclate
!
Car globalement ça manque de peps, de surprise, de méchanceté,
et de personnalité. Et le film s'engouffre trop évidemment
dans les affres de la comédie inconséquente, moins
outrancière que méchamment édulcorée,
mais absolument sans aucune audace. L'histoire se perd en conjectures
(l'histoire du collier, la vengeance courue d'avance) et se
noie dans son propre twist, twist lourdaud au possible.
Au-delà de tout ceci je ne trouve pas que ce Cruella
ait trouvé sa raison d'exister si ce n'est, pour l'essentiel,
qu'être un pénible défilé de mode
mené par un duo d'actrices pétillantes : la mode
est sans doute le seul domaine artistique qui me laisse de glace,
et ce n'est pas ce pauvre scénario qui va me réchauffer.
Pas mauvais, simplement et terriblement fade et attendu à
chaque tournant. Ennuyeux.