Hiroyuki KITAKUBO

Quelle fascination de voir la progression des cartoons japonais : les dessins sont d’une beauté renversante et parfois troublante tant leur rapport à la réalité est proche ; il possède un style, à la fois original et beau : les lumières et ombres presque expressionistes, la brume, les reflets. Voilà un manga où l’on plonge comme dans un film live (le rythme, les plans, le traitements des images y sont pour beaucoup également). Mais l’avancée majeure est la suivante : des personnages enfin différents de ces horribles standards nippons, compromis pour la vente internationale qui ne laissait guère de place à la personnalité des dessinateurs. La réalisation est étonnante de précision et de détails et les plans sont intelligemment travaillés ; superbes. Voici un film d’horreur efficace, gore, renouvellant le thème des vampires (ici ce sont des jeunes filles se transformant en monstres hideux). Dommage, alors, que le scénario soit si vide, se laissant aller à un film d’atmosphère, mais se révelant n’être qu’un batard de « Blade » et d’ « Highlander », où le but du jeu est de zigouiller les monstres.