Blanche-Neige
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Et Blanche-Neige devint grande... Il faut bien dire
que voir cette version juste après Blanche-Neige
et le chasseur ne joue pas en sa faveur : ce qui était noir
dans l'un devient blanc dans celui-ci, les meurtres se métamorphosent
en simple disparition à la conclusion positive, le ton sérieux
et sombre se fait extrêmement léger et comique, nous passons
d'un trio amoureux à une love story classieuse, la méchante
reine tombe bien de nulle part et est aussi impressionnante qu'un chaton,
la forêt cauchemardesque devient un vulgaire bois de bouleaux, les
créatures qui y habitent sortent tout droit d'Oz, le miroir passe
complètement à côté de son originalité...etc.
Le scénario et le style général du film oscille entre
une pub pour yaourt "La laitière", une comédie
romantique antique, voir un téléfilm "Gulli".
C'est niais la plupart du temps et les décors reflètent
à peine et misérablement le budget du film ; un scénario
translucide qui s'attache à représenter ce qu'il y a de
moins intéressant dans le conte (la reine, les fastes du royaume,
le classicisme du conte que l'on connait par coeur), sans grands effets
ni fantasy, avec des choix assez pitoyables (la marionnette tout droit
sortie d'une publicité pour produit ménager...). Quant à
Tarsem, il n'est que l'ombre de lui-même, simplement invisible et
si éloigné de son univers riche, bigarré et coloré,
comme bouffé par un Hollywood tout puissant. Plate déception. |