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Blanche-Neige

Tarsem SINGH
(5)

Et Blanche-Neige devint grande... Il faut bien dire que voir cette version juste après Blanche-Neige et le chasseur ne joue pas en sa faveur : ce qui était noir dans l'un devient blanc dans celui-ci, les meurtres se métamorphosent en simple disparition à la conclusion positive, le ton sérieux et sombre se fait extrêmement léger et comique, nous passons d'un trio amoureux à une love story classieuse, la méchante reine tombe bien de nulle part et est aussi impressionnante qu'un chaton, la forêt cauchemardesque devient un vulgaire bois de bouleaux, les créatures qui y habitent sortent tout droit d'Oz, le miroir passe complètement à côté de son originalité...etc. Le scénario et le style général du film oscille entre une pub pour yaourt "La laitière", une comédie romantique antique, voir un téléfilm "Gulli". C'est niais la plupart du temps et les décors reflètent à peine et misérablement le budget du film ; un scénario translucide qui s'attache à représenter ce qu'il y a de moins intéressant dans le conte (la reine, les fastes du royaume, le classicisme du conte que l'on connait par coeur), sans grands effets ni fantasy, avec des choix assez pitoyables (la marionnette tout droit sortie d'une publicité pour produit ménager...). Quant à Tarsem, il n'est que l'ombre de lui-même, simplement invisible et si éloigné de son univers riche, bigarré et coloré, comme bouffé par un Hollywood tout puissant. Plate déception.