L'esprit de Tolkien souffle sur ce film dont je n'attendais
pourtant pas grand chose. On se rappellera avant toutes choses
l'adage qui prétend que l'on ne fait pas de bons films
sans bons méchants : et bien Ravenna explose à
l'écran comme la meilleure méchante reine jamais
vu, non seulement grâce à une C. Theron fortement
inspirée mais par le fait qu'elle n'est pas qu'une simple
"bad girl" qui débarque d'on ne sait trop où
; elle possède un passé, un trauma qui explique
son comportement et notamment cette obsession de la beauté,
un but que l'on peu assimiler à un désir de vengeance.
Ajoutez à cela une relation ambiguë avec son frère
et vous obtenez une méchante crédible et réellement
diabolique. Et puis le scénario continue de s'amuser
avec le conte, tellement appauvri au fil des siècles,
lui inflige une relecture moderne et terriblement excitante
où l'on ressentirait presque le plaisir qu'on eu à
l'écrire ses instigateurs : il cherchera toujours à
nous surprendre, à dévier, à prendre de
nouveaux sentiers, bref à nous intéresser afin
de s'affranchir définitivement de la trame d'origine.
Tous les personnages sont forts et peu sont vraiment laissés
de côté, que ce soit le chasseur ou William, tout
deux possédants un lourd passé que l'on pourrait
évidemment mettre en parallèle, ou bien Blanche-Neige,
Jeanne d'Arc qui se découvre et se retrouve au centre
d'un trio amoureux (décidément, K. Stewart...)
dont la conclusion restera en suspens (quoique...). La réalisation
est propre et consciencieuse, les décors parfaitement
adaptés, que ce soit la forêt maudite qui réveillerait
presque nos cauchemards d'enfants ou le pays des fées
qui en est son exact contraire. Nouvelle histoire, clins d'oeil
brillants (le miroir, les nains...), nouveaux personnages pour
une excellente surprise qui ne cherchera jamais à ménager
le spectateur tout en restant grand public.
NOTE : 13-14 / 20