Les spectateurs ont-ils boycotté cette "Blanche-Neige" parce que l'on a nommé ainsi une femme à la peau matte (la grand-mère de R. Zegler étant colombienne) ? Premier weekend US = 43 % de caucasiens Vs 41 % d'hispaniques & d'afro-américains.
Mais que vaut objectivement le film ? L'adaptation n'est fidèle que dans ses très grandes lignes : l'histoire est un généreux développement du cartoon d'origine, avec une relecture profonde, plus sociale et surtout plus ancrée dans son époque (non : Blanche ne fera ni le ménage ni des tartes aux pommes ; et elle n'attend pas le prince charmant.. mais un homme du peuple), avec de très nombreuses extensions scénaristiques franchement hasardeuses, notamment l'épisode des brigands, dans un film qui aurait gagné à être profondément allégé en chansons (oubliables pour la plupart). De même les décors restent poussivement enchanteurs.
Mais le pire demeurent ces abominables animaux numériques et ses nains aux pouvoirs "magiques" bossant dans une mine hors norme : si la représentation de Simplet s'avère plutôt réussie, les autres ressemblent trop à des pantins numériques, un peu raides et bouffis. Les séquences avec ces mêmes nains résonnent trop "bébé". Le film demeure d'ailleurs encore plus globalement édulcoré que l'original : plus de cœur dans la boîte (je vous laisse la surprise...) et plus de mort horrible pour la méchante reine (fuck !).
M. Webb ne transcende aucune scène, sa mise en image semble ne se faire que sur le premier plan, et R. Zegler était beaucoup plus convaincante dans West side story. Par contre le rôle de méchante sorcière va comme un gant à Gal Gardot : ce qui la dispense par ailleurs de jouer (sic !).
De bonnes "intentions", mais un résultat jamais à la hauteur de l'original et, encore une fois, guère utile.
NOTE : 6-7 / 20
