La 1ere scène donne le ton : incongrue, propre, gentille
et cut.
On imagine bien le producteur, Jason Blum, se demander si l'on
ne pourrait pas relancer la mode du slasher, sans prendre de
risques financiers ou scénaristiques ? Alors pourquoi
pas un slasher post #MeToo sur la base d'une oeuvre pré-existante
??
Et c'est vrai que l'idée parait excellente sur le papier
: métamorphoser les bimbos sexys et écervelées
en bombes féministes, crier au monde la cause des femmes
à travers le destin d'une jeune étudiante qui
a été abusée ; montrer certains mâles
sous leur véritable aspect. Mais ne rêvons pas
trop, car ce n'est pas un film indépendant : le précepte
est asséné avec une lourdeur rare et le film ne
saura jamais quoi faire de celui-ci, restant prudemment et même
grossièrement en surface.
Autre problème : le rythme. Car le film démarre
avec une idée fixe, certe, mais il se permet de patiner
indéfiniment dans la semoule d'un scénario artificiel
qui se refuse à analyser un genre profondément
sexiste. Et pourtant il y avait de quoi dire, de quoi faire
et de quoi montrer. En résulte inexorablement une oeuvre
qui se traîne en longueur dans sa première moitié,
tellement molle qu'elle nous ferait regretter les beauferies
assumées de la grande époque. Ici on pousse bêtement
croire qu'il nous faut découvrir l'identité du
fameux tueur, assurément un boy ; cependant le twist
final cherche désespérément l'originalité,
sans craintes du ridicule puisqu'il y plonge les deux pieds
dedans !
Film d'horreur sans horreur, film d'auteur sans auteur. Ambitieux
mais sans profondeur ni vision, ni l'ombre d'une once de finesse.
NOTE : 4 / 20