Le rire du Joker résonne... de loin... de très,
très loin.
Plutôt qu'une analyse improbable de ce nouveau navet DC
/ Warner, sorte de Deadpool autant au rabais
qu'au féminin, il convient de décrire en détails
ce à quoi je viens juste d'assister. Juste pour vous
mettre le sang à la bouche.
Mettons tout de suite les choses au point : mettre plusieurs
femmes, même en tenue parfois légère, dans
une oeuvre cinématographique n'a jamais rendu un film
féministe ; pas plus que de faire de tous les mâles
de potentiels méchants. Le thème n'est très
clairement jamais abordé, pas plus que sous-entendu ou
susurré dans une quelconque scène de ce Bird
of prey. Et c'est déjà à ce niveau
que le scénrio sonne creux : l'absence d'une thématique
sous-jacente mais forte. Je vous rassure (ou pas) les personnages
ne sont pas en reste : en faisant une espèce d'origin
movie à propos des Birds of prey -groupe qui n'aura finalement
que très peu d'existence à l'écran- ils
sont parvenus à nous pondre un produit artificiel, pop,
vide, ni drôle, ni triste, ni fun ni quoique ce soit d'ailleurs.
Ce cabotinage organisé et à loisir de Margot /
Harley aurait pu habiller le personnage : sauf que la transformation
à l'écran est catastrophique, ouvertement insupportable
(mais il ne suffit pas de le dire clairement dans le film pour
s'en dédouaner) ne parvenant jamais ni à masque
une folie d'apparence (on n'y croit ja-mais), sans âme
aucune, ni un être esquissé et dont on ne saura
rien ; son manque d'ambiguité est flagrant et dénote
totalement. Le traitement de ses colllègues de bureau
ne brille guère plus : des explications fonctionnelles
ne font pas naître, par la magie du 7ème art, des
créatures pitoresques et mémorables. On se pose
constamment des questions n'appellant jamais de réponses,
on ne s'attache pas,, on ne vibre pas. Et sans même aller
jusqu'à évoquer Black Mask : dézinguer
par le scénario, le pauvre E. McGregor campe un guignol
de foire sans charisme, aux punchlines absolument ridicules
et qui ne risque aucunement de nous faire trembler ; dans quelque
sens que ce soit. Même traitement amateur pour ces lignes
de dialogues bassement insignifiantes, quand elles ne sont pas
tout bonnement imbuvables, débouchant sur un humour infantile
que quelques séquences R-rated (je vous rassure la violence
est très mesurée) et faussement cartoonesques
ne parviennent jamais à relever.
Encore aurait-il fallu développer quelque chose qui ressemble
à une histoire : non content d'avoir écrit un
script simpliste, on tente de mettre tout cela dans le shaker
d'un montage pseudo-moderniste (une espèce de mise en
abîme indélicate...) pour en retirer un film qui
oublie deux choses capitales à sa survie. Avoir une intrigue
digne de ce nom pour, non seulement faire avancer nos héros,
mais pour garder également le spectateur aux aguets ;
générer une quelconque forme d'émotion
pour épaissir la sauce et nous plonger dans le bain.
Ici on va courir après un diamant 1h45 durant.
Non content de ce dilettantisme, Birds of prey
est visuellement passe-partout et sa réalisation tritounette,
voir anodine.
NOTE : 5 / 20