Le jouet d'Andy était donc... le produit merchandising
d'un film. Voici donc ce film.
Buzz le film assume pleinement ce qu'il est
: de la science-fiction très comic strip, voir très
pulp, mais avec une vraie bonne idée de scénario
caché derrière ce naufrage d'une mission spatiale
sur une mystérieuse et hostile planète : empruntant
autant aux "Robinson de l'espace" qu'à de récentes
recherches sur le temps et l'espace. Et les génies de
Pixar de s'en donner à coeur joie visuellement : tout
le côté "design" du film m'a complètement
emporté, loin très loin, depuis les costumes jusqu'à
la faune et la flore de la planète, en passant par les
robots et les engins spaciaux ; un must, complètement
digne des immenses capacités de la légendaire
firme. Et puis, histoire de boucler la boucle, derrière
certains plans référentiels à Star Wars
-entre autres-, on retrouve l'esprit et la structure des aventures
d'un certain Flash Gordon... donc de Guy l'éclair !
Le scénario explore ainsi et plus en avant la personnalité
de Buzz L'éclair, sa fragilité et ses faiblesses,
sa détermination, et l'univers qui l'a vu naître,
de même que les surprenantes origines de Zorg auxquelles
on ne risque pas de s'attendre : le scénario fait le
job et le fait bien. Très bien même, si bien que
l'on ne résistera pas à la qualité des
divers gimmicks et à cette ambiance totalement fun et
décontractée qui vous prend dès le départ.
D'ailleurs les personnages secondaires sont tous très
bien dessinés et s'intègrent parfaitement au sein
de l'intrigue.
Buzz sent l'aventure avec un grand A, en flux
tendu et toujours extrêmement remuante, sans les ambitions
d'un Interstellar
mais avec certaines de ses thématiques, ici adaptées
au public auquel le film s'adresse : et ce ne sont paradoxalement
pas les plus jeunes enfants (ce qui explique pour beaucoup son
mauvais bouche-à-oreille...). Excellent et même
assez réflexif (le poids du passé, les éventuels
paradoxes du temps), pour ne pas dire assez complexe, et il
est trop rare de voir une oeuvre ainsi s'adresser à un
jeune et familial public, avec autant de fond, pour bouder son
plaisir. Tant de qualités nous permettrons de lui pardonner
aisément ses menus défauts, notamment de récurrentes
facilités bien à propos.
NOTE : 15-16 / 20