Ça commence comme L'histoire
sans fin, et tant de ses copies infâmes,
et durant un instant j'ai même eu peur que le film ne
veuille singer le roman "Un Yankee à la cour du
roi Arthur".
On retrouve ici tous les travers du cinéma familial américain
bas de gamme : un enfant forcément sans père (ou
mère), un gros loser qui est la tête de turc de
deux costauds, une Histoire approximative, un semblant de fond
(un plan ou deux sur la misère humaine), de la bouffonnerie
déplacée (Merlin...), un scénario très
poussif et de gros tics. Avec d'énormissimes facilités
parfois (que les adultes disparaissent, c'est franchement pratique
pour le scénariste).
Cependant, et contre toutes attentes malgré des débuts
difficiles, le film parvient à se faire une place au
soleil : on y découvre un monde fantastique qui envahit
le quotidien d'un enfant, des créatures et une quête
qui sont les symboles fantasmatiques d'un gamin à la
recherche de son paternel. Il existe une forme de conscience
dans le film, un recul sur son histoire (cf. Les références
évoquées). Les effets sont plutôt soignés,
les alliances surprenantes ; on y trouve même une once
de réflexion sur la mythologie en général,
les croyances, et même une certaine considération
envers les personnages et leur caractère propre (pas
tous, hélas). Et finalement leurs aventures se suivent
agréablement et non sans de menues surprises. Ils auraient
dû encore plus ancrer le film dans le monde d'aujourd'hui,
répondre à ses 2 plans sur nos travers (guerre
& pauvreté), pousser plus loin l'impact psychologique
du méchant sur les 2 plus faibles.
Il ne s'agit pas d'une réalisation à niveau, puisqu'elle
se trouve être aussi imparfaite qu'inégale, à
l'image du film : la fin est un peu indigeste et rapidement
expédiée.
Recommandable
NOTE : 12 / 20