Non : ce n'est pas le film de SF du siècle, ni même
de la décennie ; non : l'excitation n'est pas à
son comble. Mais s'agit-il vraiment d'un blockbuster lambda,
travail de producteur plus que d'auteur ? Non. Alors ? C'est
vrai que l'on assiste à un spectacle totalement, ou presque,
autocentré sur la famille "Smith", et on a
carrément l'impression que les acteurs sont un peu coincé
à trop travaillé en famille ; Will est bloqué
dans son rôle de militaire qui fait la gueule, Jaden fait
ce qu'il peut mais il a encore beaucoup à apprendre.
Night fait son boulot mais ne permet jamais au film de décoller
: en même temps il faut se dire que l'on en attendait
un peu trop, d'après son pitch. Un retour sur Terre ?
Un message caché destiné aux spectateurs ? Une
découverte bouleversante qui ferait passé La planète
des singes pour une surprise Kinder ? Non : un récit
d'aventure initiatique où un petit bonhomme se bat contre
des baboins, des tigres, des aigles et même une sangsue...
Car l'intention du scénariste est bel et bien ailleurs
: c'est un film naturaliste, une oeuvre sur le rôle de
l'homme sur ce milieu "hostile" contre lequel il lutte,
un retour à la nature et à sa violence (le film
ne ménage pas le spectateur de ce côté)
: à l'image du récit de "Moby Dick"
nombre de fois cité dans le film. C'est également
le récit du passage d'un adolescent dans le monde des
adultes et celui d'un père devenant réellement
une figure paternelle. Moins bandant qu'un déluge d'FX,
de décors numérico-post-urbains et de créatures
improbables ? Sans doute. Mais le film possède cette
qualité qu'il nous prend à rebrousse-poil, même
s'il le fait de façon trop posé et peut-être
un peu soporifique et maniérée. Une petite histoire
à la morale et aux valeurs simples, déjà
entendu mille fois à Hollywood, mais qui a le mérite
de la sincérité... un peu naïve.
NOTE : 10-11 / 20