Les distributeurs ont retenu leur souffle il y a 7 jours... et ils se lâchent cette semaine avec 5 nouveautés parmi les 10 prem's (le record restant les 6 nouveaux films de janvier) ! La suite des aventures de nos bestioles préhistoriques favorites a déboulé en tête aux USA, faisant péter tous les records de l'année ; alors on va pas faire de jaloux : L'âge de glace 2 (C. Saldanha) fait presque 4 fois mieux que L'âge de glace 1, effectue le plus gros démarrage américain de l'année (devant Munich ; 5 fois plus costaud le cartoon !) et le 2ème plus gros démarrage toutes nationalités confondues ; soit 2 fois mieux que Pignon / Gad. Le numéro 1 de la saga glaciaire enregistrait un maigre 618 000 spectateurs sceptiques avant d'afficher un compteur grimpant à 3 millions sur sa carrière. 80 % (environ, hein ?) du chemin a déjà été parcouru en 7 jours ! C'est dire -vacances en vue- si l'on s'attend à des chiffres élevés : dans les 6 millions (?) si Astérix le veut bien !!! Au fait : le plus gros démarrage US de l'année 2005 était obtenu par Hitch avec 861 000 entrées. De son côté, La doublure, de Francis veber, joue les blockbusters printanniers avec ses chutes importantes et presque inquiétantes ; Tais-toi ! avait moins bien démarré mais ne perdait que 18 % de fidèles pour atteindre, en 2 semaines, 1,6 millions de tickets vendus. Le placard, quand à lui, ne lâchait que 9 % de spectateurs hilares. Inquiétant... C'est officiel : Johnny Haliday a enfin conquis les spectateurs de cinéma, chose qui n'était pas arrivé -dans un rôle principal- depuis fort longtemps. Jean-Philippe sera millionnaire et il ne lui manque qu'un bouche-à-oreille digne d'un Podium pour finir par effectuer l'exploit de se rembourser (2 millions d'entrées attendues... quand même !). Pour le réalisateur, Laurent Tuel, c'est la consécration après avoir écumé les fonds de box-office (Un jeu d'enfants : 75 000 entrées en 7 jours), il effectue même le 4ème plus gros démarrage français de l'année en cours. Vivement la semaine prochaine, qu'on soit fixé sur son sort réel !
Deux fois moins que Johnny, peut-être, mais les débuts d'Albert Dupontel et son Enfermés dehors, sont tout à fait honorables et, attendent la ferveur d'un public versatile après l'échec de Le créateur (190 000 curieux sur sa carrière) et le succès de Bernie (850 000 hyènes), on garde espoir... Il lui sera difficile d'atteindre de tels scores, mais la longévité du film tiendra, sans doute, à celle des vacances... On continue de diviser les scores du précédent film par 2 et on arrive au cas 16 blocks ; son b-o parisien du premier jour laissait présager de plus amples résultats mais le vieux Richard Donner, loin de l'échec cuisant de Prisonniers du temps (49 000 spectateurs en 1 semaine), et le fatigué du succès Bruce Willis, ne décollent pas comme prévus et ne devraient pas faire de miracle. Ce dernier s'enfonce un peu plus après le succès d'estime de Otage et ses 252 000 prisonniers en première instance (ben, oui, 2 fois plus ; rien que des math...) et plus de 700 000 au final ! A sa hauteur se trouve celui dont on suit la carrière de près -Basic instinct 2 (M. Caton-Jones)- en parrallèle avec les USA : le second week-end était désastreux là-bas (68 % de chute !!!) il est également catastrophique ici ; les français étant un peu moins sanguinaires. Toujours est-il que le film pâtit de sa fort mauvaise réputation et d'un bouche-à-oreille minable ; verdict : 5 places de perdue et la plus forte dégringolade en salles du Top 10. Combien de semaines tiendra-t-il ? 3 ou 4 ? Dans sa lignée proche il y a également Destination finale 3 (James Wong) qui tentera durant les semaines à venir, malgré de fortes chutes et avec un faible espoir, de tenir tête au record de la série. On attend ça de pied ferme. Rien à dire : Big mamma 2 et M. Lawrence sont toujours aussi étonnants : ce sont eux qui perdent le moins de terrain, même si leur rêve d'égaler l'opus one ne tiendra même pas face aux vacances scolaires. Après la fin de carrière difficile de Willis, voici celle non moins hard de Ford : Firewall, de Richard Loncraine, fait exactement ce que l'on attendait de lui. Le réalisateur ne décolle pas sur le territoire français (aux USA non plus d'ailleurs !), la preuve : La plus belle victoire enregistrait 75 000 tennismen and women et quelques 150 000 dans le dernier set. Un bide. 5 films, 5 positions de moins et des chutes toujours abyssales : La planète blanche reste une déception pour celui que l'on imaginait prendre le relai...
Le Top 10 boude Romanzo criminale (Michele Placido) -mais ce n'est pas le plus à plaindre-, le surprenant, le tardif et le dès lors demi-millionnaire Le temps des porte-plumes (Daniel Duval) qui ne perd que 2 places en lieu et place de 5 vu le nombre de nouveaux films (balèze !), Fauteuil d'orchestre, de Danièle Thompson, après 7 semaines de présence, Je vous trouve très beau après 12 semaine de règne (combien dans le Top 20 ?) mais cette fois 5 places plus bas et avec la pire chute de sa déjà longue carrière (la fin ?). Le cas "Essaye-moi" est encore plus extraordinaire : il frôle le record du monde français de chute avec ses 12 places envolées (sic !) et des spectateurs qui boycottent presque ses pourtant 139 salles.
Beaucoup de brassage (et de brasse !) dans le fond de tableau : si Truman Capote joue encore les plus fiers avec sa ridicule position évadée et ses scores qui commencent à être flatteur pour un si Petit Poucet, il n'en va pas de même pour tout le monde et notamment pour Wassup rockers, le nouveau Larry Clark, qui se traine mais à le mérite grandissant d'apparaitre (44 copies) : 23 000 entrées ça restent loin des 43 000 de Ken park mais au-dessus des 19 000 de Bully. Idem pour Mémoire d'une geisha -aux portes des 800 000 spectateurs- ou pour Les bronzés 3 (P. Leconte) qui s'évapore de 7 positions alors que les vacances débutantes n'y font rien (plus de 60 millions d'euros de recettes à ce jour !!!). Un dernier rayon de solail nous vient de la seconde semaine de l'américain Separate lies qui profite des chutes alentours pour apparaitre brièvement.
Bon vent au très décevant Du jour au lendemain (Philippe Le Guay), au successful Underworld 2 evolution (L. Wiseman), au désastre Renaissance, au raté La panthère rose (S. Levy), au bon L'ivresse du pouvoir, de Chabrol, au clin d'oeil Dérapages et au triste Aurore, de Nils Tavernier.
La part de marché des films français sur le top 20 est de 36,6 % (- 28 points ; ça fait mal).