Rango |
(13-14) |
Cartoon auteurisant ? Pas exactement, mais plus "libre"
que la production classique, aussi fouillé qu'un Shrek de la belle
époque mais dans une veine plus... vaporeuse. Un caméléon
domestique, acteur amateur un rien embourgeoisé se retrouve plongé
dans le désert du Nevada par 40° à l'ombre. Premières
impressions : un humour assez noir qui laisse pantois (le tatou littérallement
coupé en deux est à mourir ; un pur chef-d'oeuvre à
lui tout seul !), une poésie chaleureuse et de chaque instant,
un western animalier, genre rarement invité dans les cartoons,
des références ciné à la pelle et assez fines
(de nombreux westerns par la musique, Arizona dream pour le poisson, Las
Vegas parano pour les scènes sur la route, Eastwood et "l'homme
sans nom" de Pale rider + le final, Apocalypse now pour une fois
joliment revisité, Le bon, la brute et le truand pour la fameuse
moustache du serpent, le western spaghetti en général pour
les gunfights réglé & musique-... il y a un peu de Django
dans Rango aussi, non ?... etc), un humour délirant et fendard,
décalé et un peu grotesque, au sens noble du terme, à
divers degrés, parfois un peu trash (le gosse jouant avec un fligue
!) mais toujours baré. Le film se lance comme une aventure sans
intrigue, sans but, avant de se faire ratrapper par le scénario
sur le détournement de l'eau (OK : c'est le clin d'oeil à
Chinatown mais ça va pas chercher loin en terme d'intrigue...).
Mais le plus intéressant est que ce film s'adresse réellement
plus aux adultes qu'aux enfants, autant dans l'utilisation du vocabulaire,
le thème assez récurant de la mort, les personnages et ce
côté poétique. C'est très, très fun
et ce lézard en pleine crise identitaire restera longtemps dans
nos mémoires ! |
La critique des internautes |
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