Un lycéen tente d'assassiner son père - pourquoi ? Flashback.
Une riche famille semble placée sous le sceau du silence : pour cacher quoi ? Le père, avocat, travaille sur une affaire de pédophilie.
J. Lafosse nous impose une réalisation sobre pour lever peu à peu l'ombre sur ce "mystère" : sauf que l'on a compris dès le début le sujet de ce Un silence... Et une fois le thème défloré on ne trouve plus beaucoup d'intérêt à l'histoire : des détails pour faire vivre les personnages, afin d'explorer l'intimité de cette famille, une situation qui semble trop claire, monstrueusement claire pour une démonstration qui n'a nul besoin de se faire, étant évidemment acquis à la cause et écoeuré de plonger au coeur de cette omerta. D'autant plus que le scénario débute par la fin et en fait un film tout écrit.
Ces "héros" sont des monstres : il est déjà délicat de suivre leur évolution sans tiquer, sans se sentir extrêmement mal à l'aise. Peut-être aurait-il fallu en faire un thriller hyper réaliste ? Le point d'intérêt serait la perspective de cette mère tiraillée et le malaise qu'elle soulève de par son silence ; un rôle habituellement échu au second plan. Et d'ailleurs E. Devos (et D. Auteuil) est fabuleuse dans la peau de ce personnage particulièrement difficile à interpréter..