(Je n'ai pas vu le film originel)
En vacances en Italie, un couple d'américains exilés à Londres se lie d'amitié avec un autre couple. Ils en viennent à passer un weekend chez leurs nouveaux amis, au beau milieu de la campagne anglaise.
James McAvoy joue les pères sans gêne, emmenant un ensemble de personnages plutôt fouillés et une histoire qui conserve sa part de mystère, et dont le petit garçon semble en être la clé, au gré d'un script avançant par petites touches assez fines, semant des indices judicieux, comme ceux du petit Poucet. McAvoy tend vers la finesse avec son rôle de père aux méthodes éducatives et sociales peu orthodoxes, et j'ai beaucoup aimé le personnage interprété par M. Davis : prenant le relai de son mari quand celui-ci devient défaillant, bottant les fesses à des générations de scream queens.
Speak no evil est un thriller qui intègre parfaitement son discours écolo, développant une drôle d'atmosphère, guère usuelle, jusqu'en sa révélation sordide dont les tenants et les aboutissants s'avèrent aussi puissants qu'intelligents.
Une réalisation plus intense aurait décuplé nos émotions, nos inquiétudes premières et puis notre stress, dans un scénario tout en tension et pourtant sans gros effets. La fin étant d'une rare mais légitime violence exutoire.
Avec un très grand méchant de cinéma.
