Sous ce titre quelque peu provocateur, se cache une litote.
Le cinéma de Hamaguchi se décline en de multiples plans longs, fixes ou peu mobiles, avec très peu d'ellipses ; et cette fois, en beaucoup de forêts : mais est-ce pertinent ?
Un père et sa fille vivent dans les bois, au sein d'une petite commune nippone dont la paisibilité va être troublée par l'implantation prochaine d'une chaîne de campings. Le Mal n'existe pas est une charge écologique contre ces entreprises qui s'implantent n'importe où, au détriment des intérêts locaux et de la planète, avec froideur et irrévérence. Et en faisant miroiter le fameux ruissellement des richesses et l'appât du gain. Si ce n'est pas franchement nouveau, ici la conscience de l'entreprise est présente et représentée, avec en filigrane cette idée que l'on a fortement besoin de connaître les gens pour les comprendre au mieux et, ainsi, les respecter.
La photo est sublime, les images itou, le film demeure un appel, une supplication pour se concentrer sur les choses simples de la vie. Pour se sentir vivre.
Mais ça manque terriblement de punch, de force et d'émotions : il est dommage d'attendre la toute fin pour être secoué.