Au coeur du processus de la justice américaine.
Un citoyen est appelé comme juré lors du procès d'un meurtrier. Il va bien vite se rendre compte que l'affaire ne lui est nullement étrangère.
Eastwood explore le genre "film de procès", du point de vue d'un juré, à la façon du chef-d'oeuvre 12 hommes en colère. Le film évoque avec justesse des notions essentielles dans la filmo de cet immense réalisateur : la culpabilité, la conscience, la vérité ainsi que, ici, un dilemme cornélien exposé de façon originale et novatrice. L'intelligence du film se retrouve lors des scènes en flashback, vues et revues à travers le regard de chacun des témoins interrogés, selon ce dont il s'en rappelle. De même, chaque juré possède une réelle personnalité, un vécu et un rôle éminent dans le processus de délibéré.
Il est cependant dommage qu'il y ait une grosse impasse dans ce scénario parfaitement huilé : la police n'a jamais jugé nécessaire de demander au fameux témoin, celui qui a vu le "criminel", s'il avait également reconnu sa voiture ? D'ailleurs, pourquoi à ce moment précis du procès la défense ne répond-elle pas à l'accusation ? Cela fragilise quelque peu le scénario...
Hoult est meilleur qu'il ne l'a jamais été : un homme dépassé par la situation, acculé et quelques part victime d'un triste sort, d'un vulgaire accident aux conséquences dramatiques. Un citoyen pris au piège d'un engrenage, à moitié acculé par son passé et confronté à un choix qu'il ne peut prendre : la vérité au prix de sa liberté ou le mensonge au prix de la liberté d'un autre.