Ouverture du deuxième acte.
Deux acteurs / personnages dans un plan séquence vont à la rencontre d'une jeune femme, accompagnée par son père. S'ensuit une série remarquable de cinq numéros d'acteurs, avec une mention tout particulière à l'exceptionnel et inconnu Manuel Guillot.
Q. Dupieux nous livre dans ce nouveau film un faux making of, brisant avec ambiguïté la frontière entre le film tourné et le tournage lui-même, entre la réalité et la fiction, faisant par là même exploser la réalité diététique. Sans démêler le vrai du faux. Sauf sur le tournage du tournage : et encore...
Le deuxième acte est une réflexion sur l'actorat, et tout ce qui tourne autour de ce microcosme : Crise d'égo et de personnalité, crise d'angoisse, de nerf, petits caprices et grosses colères, coups de gueule et engueulades. Chaque acteur jouant sans vergogne avec sa véritable personnalité, son image publique, la tordant pour déboucher sur une superbe mise en abîme (la dernière scène répondant à la première, pour mieux brouiller les pistes). Le deuxième acte est une oeuvre abordable mais tout autant remplie de folie, partant d'un pitch magnifiquement saugrenu -marque de fabrique de Mr Oizo- mais ne perdant jamais complètement le spectateur, préférant jouer avec lui, le prendre par la main et l'emmener là où il n'a pas l'habitude ; mais tout en prenant soin de baliser intelligemment le parcours. Quand l'insensé devient sensé ?
Drôle, délicat, brillant,... et absolument drôle.