Les barbares : lesquels ?
Un noble village franco-breton se porte candidat pour accueillir des réfugiés ukrainiens. Mais les réfugiés en question ne viendront pas d'Europe...
Entre la prof féministe, le vieux anti-bourgeois, le voisin raciste mais pas facho, la commerçante alcoolique, le mari queutard, le maire trop lisse ou encore le municipal un peu niais, le film plonge d'emblée dans les clichés pour en dénoncer d'autres. Comme si le commun des mortels réagissait de cette façon, maladroite et souvent absurde, face à la venue d'étrangers...
Bien sûr il ne manquera pas de mettre à bas quelques idées reçues, préjugés hideux et irréfléchis, diffusés par des gens qui ne connaissent rien à l'Islam, ni la Syrie, ni la culture arabo-musulmane : mais qui de toutes façons savent tout et n'en démordent pas. Pourtant le film manque de ridiculiser ce racisme ambiant, bien en place, car le scénario est trop didactique, pas assez fin, et il zappe étrangement l'occasion de faire comprendre à certains mauvais français combien l'Islam est compatible avec la république ; d'ailleurs le mot "musulman" est quasiment absent du film... Dommage.
Il y a quelques bons passages, bien sentis, mais je trouve le film très, très maladroit, ni bouleversant, ni acerbe, ni fin. Bien que dans son bon droit.
Je ne peux pourtant m'empêcher de citer ce dialogue, aussi drôle que pertinent :
"On fait bien une galette à la merguez, et c'est pas breton ; mais on a quand même gardé toutes les autres !"