Rêves de gloire (En haut de l'affiche),
Monsieur Aznavour ressemble à s'y méprendre au récit d'une longue ascension vers la célébrité, à la narration chronologique et classique en tous points, avec des débuts longs et difficiles, la découverte d'un style propre, l'illustre chanteuse qui le prend sous son aile, sa traversée de l'Histoire, ses bas et ses hauts, les premières critiques acerbes et, finalement, son immense postérité. Ce qui fait que le film paraît perdre un peu de son rythme, guère aidé par le fait que je ne pouvais pas m'accrocher aux chansons (je ne connais vraiment que les grands classiques du maestro).
Et pourtant... on apprend tant de choses sur la carrière de Monsieur Aznavour, si bien que le film n'hésite pas à écornée la légende (comme moult célébrités, sa vie privée sera longtemps et vilainement mouvementée, voir odieuse), ce qui compense largement. Le scénario joue finement avec cette façon de mettreen parallèle les chansons avec les états d'âme du chanteur, avec sa vie, mettant également en avant sa formidable et stimulante pugnacité.
Peu convaincu par les premières images, il ne m'a cependant pas fallu longtemps pour trouver que la transformation de Tahar Rahim était particulièrement bluffante et même époustouflante, je n'avais pas vu une telle métamorphose atteindre une certaine idée de la perfection depuis longtemps ; et la réalisation du duo restera 2h15 durant absolument prodigieuse.
Mr Aznavour est, éventuellement, une oeuvre qui rappelle aux ignares les méfaits de la haine gratuite et les bienfaits de l'immigration : depuis la réussite de ceux qui font tourner les usines jusqu'à ceux qui brillent à l'international pour leur (nouveau) pays.