Un film dédié à Maria Schneider... Des décennies avant que l'on impose des coordinateurs d'intimité sur les plateaux de cinéma.
Maria ou les coulisses du 7ème art : ou plutôt le côté sombre de ses coulisses... Maria raconte la vie de l'actrice, M. Schneider, depuis ses 16 ans, une jeune fille née dans le monde du cinéma -son père étant l'acteur Daniel Gélin- mais qui va en découvrir l'un des visages.
Maria c'est l'innocence racontée à travers le tournage du Dernier tango à Paris, et des travers hideux d'un métier aussi pervers que la société peut l'être. Le film s'attache à décrire la relation entre les deux acteurs principaux, au plus près et au plus juste, entendant dénoncer le rapport de domination qui s'est établi entre eux -mais également entre Maria et son réalisateur (Bertolucci)-, jusqu'à l'irréparable, et en toute impunité. Par contre le focus sur les liens avec son père ne me paraissent guère utiles. Quoiqu'il en soit, le film décrit sans fard toute la banalité de la violence sexuelle et de ses conséquences dramatiques, pour une histoire pas forcément très connue du grand public. Il s'attache à décrire l'après-Dernier tango : la déchéance d'une actrice condamnée pour son rôle, ainsi que sa descente aux Enfers. En tous les cas on se rend compte que, aujourd'hui, les moeurs n'ont guère évolué concernant les actrices, toujours aussi aisément et sans raison dénudéee devant l'écran : mais c'est maintenant à elles de prendre en main leur destin plutôt que leur carrière...
M. Dillon en Brando, ça le fait, et A. Vartolomei est impeccable en Maria.