Partir ou ne pas partir ?
Des agressions sexuelles à répétition sont commises sur les femmes au sein d'une communauté religieuse très stricte. Celles-ci décident de se prendre en main.
Visuellement éblouissant, depuis sa photographie -sépia afin de signifier que le film se déroule en 2010, bien qu'il ait l'air d'avoir un siècle- jusqu'en sa mise en scène fabuleusement esthète, Women talking se refuse à tirer à boulet rouge et de façon manichéenne, pleine de préjugés et trop élémentaire, sur les croyances, préférant universaliser le problème : les femmes ne renieront pas leur religion.
Pardonner aux agresseurs et vivre dans la peur, rester et se battre, ou fuir et se réapproprier sa vie, léguant à ses enfants une existence meilleure : Women talking offre une réflexion extraordinairement profonde, argumentée, détaillée sur sa problématique, époustouflante scénarisation qui met le doigt sur chaque élément du récit afin d'en tirer une brillante analyse. Il y a plus de matière réflexive dans chaque minute de ce film que dans l'entièreté de bien des œuvres cinématographiques. Women talking ne se contente pas pour autant de dénoncer simplistement mais propose ses solutions : l'éducation et l'amour en sont les plus probantes et intelligentes. Et puis fuir le plus loin possible de ce mal / mâle.
En prenant pour exemple un cas extrême, Women talking force notre regard sur le sort des femmes de par le monde, aujourd'hui, et démontre combien le chemin est encore long à parcourir vers, non seulement une équité effective, mais un respect multilatéral. On voit au travers de cette réflexion communautaire celle, identique, qui secoue ses femmes devant un choix difficile à faire face à un mari brutal ou toxique...
Remarque : Les hommes, dans Women talking sont invisibilisés.