La syndicaliste est d'ors et déjà une œuvre essentielle. Courageuse.
Une syndicaliste se bat pour les droits des travailleuses et travailleurs d'Areva. Jusqu'à la découverte d'un accord dangereux pour l'avenir de la firme et, a fortiori, de ses employés.
Isabelle Huppert campe une femme forte, très pugnace quant à la défense des salariés, dans un thriller entreprenarial tendu de bout en bout qui dévoile les dessous d'un géant du nucléaire et, plus généralement, du monde de l'entreprise.
Si le film décrit parfaitement le travail des syndicalistes, de même que ce difficile mariage avec leur vie privée, il se focalise essentiellement sur les rapports de force, de pouvoir entre ce maillon essentiel du monde du travail et un patronat rarement gêné par des considérations morales. Et le film va loin, sans filtre aucun.
La syndicaliste déballe et tire à vue, citant précisément, mettant en lumière au travers d'un scénario courageux et ambitieux, rare, dévoilant les méthodes lâches et crapuleuses, mafieuses des géants de l'industrie lorsqu'entre en jeu de puissantes considérations financières et de pouvoir. C'est une plongée abyssale dans une réalité qui fait froid dans le dos...
De même le film met un point d'honneur à expliciter la façon dont sont traitée les femmes victimes de viols, souvent suspectes aux yeux de la société, de la police, parfois coupable devant ceux de la justice.
En réalité, La syndicaliste ne prouve qu'une chose : la France est une ignoble république bananiére, une ploutocratie gouvernée, non pas par ces lâches politiciens, mais par de puissants et riches conglomérats. A bon entendeur...
