Un justicier dans la ville.
Dans la grande et longue tradition des films de vengeance, Silent night a semble-t-il l'ambition de ne oublier que l'une des faiblesses du genre de films réside dans ses dialogues.
Le challenge : faire un film pour ainsi dire muet, revenir à l'essence d'un cinéma pur, à l'essentiel du genre. Et il y a parfois une vraie richesse dans l'imaginaire mis en place pour ce retour dans le passé : Un héros aphone, une vitre qui coupe le son, une musique sourde, une épouse qui préfère taire sa colère... Ce qui laisse également au grand metteur en scène chinois tout loisir de s'exprimer : la scène sur le lit du gosse est aussi simple que fine. Et au scénario d'expliquer, sans passer par les inévitables dialogues, de quoi il retourne. Au montage de nous aider à faire ressentir, ressortir les émotions que les acteurs nous transmettent (pas mauvais Joel Kinnaman).
C'est gros, très, très gros, et John Woo s'avère très maniéré, très gore, mais toujours aussi redoutable quant à magnifier ses scènes d'action, les rendre palpables, quelque peu iconiques derrière leur improbabilité, tout autant que les séquences plus posées ou transitionnelles.
Un exercice de style qui méritait cependant un bien plus ambitieux scénario, en tout les cas moins ringard que la nouvelle présentation d'un vengeur armé, musclé, surentraîné et à la voiture blindée. Et à l'histoire ennuyeuse au possible. Silent night a oublié que les pitoyables dialogues ne sont pas la seule faiblesse des actioners hollywoodiens.
Reste un film d'action entièrement régressif mais difficile à détester cordialement.
