Une campagne politique, pour une comédie politique.
Second tour jette un regard désabusé sur le monde politique, via une journaliste digne de ce nom et les secrets d'un candidat lisse... en apparence. Sauf que le scénario va s'ingénier à éviter un sujet profond et brûlant : celui d'un monde de dirigeants aux ordres des plus riches, des plus puissants, grandement incapables de faire avancer le monde dans la bonne direction et de rendre le pouvoir à son peuple...
Cependant Dupontel livre une nouvelle fois un pur bijou visuel, soigné à l'extrême, vif, travaillé sur chaque plan, qui ne prend jamais le spectateur pour un vulgaire téléphile assoupi. Et ça, c'est absolument exceptionnel à l'heure où l'on encense des oeuvres fades, paresseuses et lisses au possible.
Décapant, tonitruant, avec de l'humour et un brin de poésie, Second tour est une enquête passionnante, engagée, avec une Cécile de France prodigieuse. Pourtant, à la fin, le scénario semble un peu vain en rapport à ses ambitions politiques et sociales affichées, sans doute trop survolé quant à l'essence du film, son âme. Trop centré qu'il est sur une intrigue qui aurait dû rester en toile de fond et faire place à une oeuvre éminemment politique, sujet que Dupontel maîtrise sur le bout des doigts.