Reality décrit minutieusement la procédure engagée par le FBI à l'encontre de Reality Winner : en utilisant littéralement les enregistrements audio du FBI obtenus lors de son intervention.
Du coup nous assistons à un docu fiction pur et dur : d'où l'aspect sobre, voir aride de la mise en scène, et des séquences sans ellipse qui sont perturbantes, voir carrément longuettes. Les dialogues "réels" n'étant pas forcément très cinégéniques, on gagne en réalité (incroyable titre s'il en est) mais on perd beaucoup en cinématographie.
Et je dois bien avouer que si le film ne peut pas être plus précis, tel un manuel pour les élèves d'une école du F.B.I., je m'y suis ennuyé : la plupart de ce que l'on voit fait avancer le film seulement au ralenti, le reste n'a aucune pertinence : 1h20 de métrage et des moments de "rapprochement" qui s'éternisent (les animaux, le crossfit...). En réalité, Reality préfère tourner autour du pot pour faire grimper le suspens, à l'image des deux agents, et le fait de ne connaître le fin mot de l'histoire qu'après de très longues minutes (pour qui n'a pas eu vent de l'affaire) nuit grandement à l'ensemble.
Pourtant Sydney Sweeney y est remarquable et le scénario a le mérite d'évoquer -du bout des lèvres- l'ingérence russe dans les élections américaines de 2016 et le cas d'école de cette citoyenne, fortement condamnée, qui essaie de faire prendre conscience au monde d'un savoir qui lui serait interdit, s'inscrivant ainsi dans les pas d'un certain Julian Assange.