Otto est clairement, définitivement et maladivement psychorigide et suicidaire : il est même capable d'interrompre son propre suicide parce que quelqu'un se gare mal devant chez lui !
Le ton est donné : Hanks fait des merveilles en personnage acariâtre, odieux et détestable, loin de la grande tradition américaine des grincheux cabotins et agaçants. Son pendant étant la positiviste et affable M. Trevino qui saura voir l'homme bon derrière ce voisin au coeur de pierre.
Bon : on imagine aisément le trauma dans tous ses contours, et ce pourquoi notre héros reste coincé dans un passé irrévocable. Et, forcément, ça tue quelque peu l'émotion et la surprise.
A man called Otto s'assoit entre la comédie et le drame, soulignés subtilement par une photo pâle, le film s'avère drôle, parfois grinçant vis à vis de notre société, triste comme ce refus de vivre sans l'être aimé, cet égoïsme excessif. Difficile de bouder son plaisir.