Daily routine.
Quelques gestes, quelques couleurs et Wim Wenders nous plonge irrémédiablement dans son Perfect days.
C'est pourtant l'histoire, simple, d'un homme, perfectionniste et souriant, qui nettoie les toilettes publiques d'un quartier de Tokyo. Et qui trouve dans la jungle tokyoïte, poésie, folie, de rencontres et espoir. Et de la beauté dans la nature parfois émergeante. Dans la modernité et la furie de la mégapole il se réfugie dans ses cassettes d'un autre temps et capture photographiquement quelques fragments de vie. Entre deux rêves flous et imagés.
Perfect days est une visite guidée, méticuleuse et intime de la capitale nippone, film fait de rien, invitation au voyage sur l'air d'une bande son pas plus encombrante qu'innocente.
Ce qui est éloquent dans Perfect days c'est cette impression persistante, même si c'est Wenders qui est aux commandes, que nous sommes dans un film japonais. Même s'il demeure le regard circonstancié du metteur en scène, empli de détails, fourmillant de vie et de formes, sachant autant magnifier les intérieurs exigus que les extérieurs si vastes, les reflets comme les ombres ; et malgré la routine, ce ne sont quasiment jamais les mêmes plans qu'il nous offre. Et ce Koji Yakusho (vu chez K. Kurosawa), quel acteur, mais quel acteur !!
Perfect days va à l'essentiel et nous rappelle combien la vie est faite de petites choses, de petits bonheurs presque invisibles aux yeux de ceux qui préfèrent l'illusion de la "cité", pourtant O combien inhumaine.
Un film qui pourrait très bien ne jamais prendre fin....