Solidarité.
L'arrivée de migrants syriens bouleverse la vie d'un petit village anglais typique, mais pauvre. Les réactions ne se font pas attendre, entre racisme décomplexé (mais nulle mention d'un quelconque foulard dont les anglais ont l'intelligence de se foutre éperdument...) et bienveillance, bonté humaine.
L'âme profondément sociale et socialiste, Ken Loach jette un regard formidablement humain sur un drame pas si contemporain que ça, et pour autant réaliste. Il ne manque jamais de dénoncer à sa façon la sombre hypocrisie qui voudrait que l'on ne puisse pas accueillir toute la misère du monde dans un pays où nombre de logements sont vacants, la nourriture gaspillée en quantité industrielle et le manque de travail manuel criant. Sans même parler des multiples vagues migrantes traversées par le pays depuis des siècles.
The old oak constitue un témoignage épuré, qui reste parfois un rien didactique, mais décortiquant la situation et les diverses réactions, scrutant les âmes avec espoir et effectuant de jolis et subtils clins d'oeil (le "K" de oak qui tombe en ruine). Peut-être lui manque-t-il un point de vue syrio-musulman plus marqué, plus culturel et même cultuel, autre que celui de la jeune fille.
Le film nous rappelle le bien-fondé de l'entraide, de la bienveillance utile à tous, et du mélange des cultures ; on en ressort forcément plus fort et surtout plus grand. Le contraire n'étant qu'inhumanité, haine gratuite et infondée.
Simple mais puissant. Et terriblement émouvant lorsque le drame de "l'autre" nous touche à ce point.